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Conduites auto-agressives et actes criminels violents : un lien à rechercher

Auteur : Dr E. Escard

Les conduites auto-agressives non létales sont fréquentes chez les adolescent-e-s (prévalence de 13 à 17% selon l’étude citée) et sont souvent interprétées comme les signes d’une dérégulation émotionnelle et comportementale.

Une vaste étude de cohorte en Suède publiée en 2017 a porté sur 1 850 525 individus entre 15 et 32 ans. Ceux-ci ont été suivis en moyenne pendant 8 ans et à partir de données des bases nationales hospitalières et ambulatoires et d’un registre national des crimes et délits. Le recueil des données sanitaires et judiciaires est systématique en Suède depuis de nombreuses années (1973, 2001 pour l‘ambulatoire).

3% des patients avaient commis des actes auto-agressifs. Parmi ceux-ci, le risque relatif était 4.9 fois supérieur pour les crimes et délits violents, de 4.3 après ajustement sur les troubles psychiatriques, de 1.8 sur les facteurs socio-économiques. Il était plus important pour les femmes que pour les hommes. La dépendance à des produits était le facteur de co-morbidité le plus significatif par rapport à la hausse de la criminalité.

Les auteurs retiennent que les conduites auto-agressives sont donc un marqueur précoce de futurs crimes et délits violents. D’où l’importance d’évaluer et de traiter les jeunes qui ont ces conduites.

Références : 
Sahlin H & coll. Association between deliberate self-harm and violence criminality. JAMA Psychiatry, 2017 ; 74(6) : 615-621

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Publié par Sandrine Tinland

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