Les entretiens avec les couples en matière de violences conjugales : conditions d’accueil et croyances à déconstruire…
Des entretiens de couple en cas de violences conjugales sont possibles sous certaines conditions. Il est recommandé tout d’abord de rencontrer individuellement les protagonistes et d’évaluer leur état psychologique, leur fonctionnement psychique et leur position par rapport aux problèmes de violences rencontrés. Lors de cette première phase, il est important de vérifier certaines contre-indications à ces entretiens, comme par exemple si l’auteur ne reconnaît pas du tout ses actes violents, s’il y a un risque d’aggravation des violences en représailles, si les membres ne sont pas prêts à se remettre en question et s’il y a une procédure judiciaire (principalement pénale) en cours.
Sans oublier que dans ces situations, les intervenants doivent s’intéresser également et en priorité à la protection des enfants et proposer un accompagnement parental et/ou des dispositions pour assurer cette protection.
L’évaluation du couple, si possible dans le cadre d’une co-thérapie, nécessite de s’intéresser à la relation et d’analyser la demande. Sont-ils d’accord sur l’existence d’un problème de couple, sur le début de solution de consulter un thérapeute ? D’autre part, l’agressivité dans le couple n’est pas l’ennemi à combattre, elle peut être en effet constructive contrairement aux violences.
Après une phase préliminaire d’évaluation qui peut durer plusieurs mois, une thérapie peut être proposée avec des thèmes identifiés à aborder (travail sur les obstacles extérieurs, l’étape de vie, la problématique réelle du couple…). Un travail de préparation à la séparation peut être effectué, où sont mis en avant les aspects pratiques et le sort des enfants dans un nouveau partage.
Références :
- Delvigne F. Repères méthodologiques pour thérapeutes de couple débutants. Thérapie familiale, 2016, 1, 37:27-50.
- Escard E, Rinaldi Baud I, Margairaz C. Modalités d’une intervention systémique en matière de violences conjugales dans une unité de médecine et prévention de la violence. Journal de médecine légale, 2013, 4(2):93-96.